Combien de temps faut-il pour construire une ogive nucléaire ou un "vecteur", ces missiles et bombardier à long rayon d'action? Considérant les centaines qui sont déployés par les Etats-Unis et la Russie et les milliers qui pourrissent on ne sait trop où, il semble bien qu'il ne doit pas falloir beaucoup plus que le temps nécessaire pour vitrifier une oasis dans le désert du Névada, faire fondre une partie du permafrost de Sibérie ou pêcher des poissons coralliens aux Bikini avec le plus gros bâton de dynamite jamais utilisé.
Combien de temps pour signer un accord de désarmement nucléaire entre les deux anciennes superpuissances, accord qui ne concerne aucun des autres pays du prétendu "club nucléaire" ? (En passant, imaginons un instant qu'un tel club existe. On ne peut y entrer sur présentation de la carte "fission", bien que la tronche des 6 ou 7 membres répertoriés doit pourtant être connu de l'établissement. A l'intérieur, ambiance feutrée, canapé en sky, volute de fumée des cigares et champignons atomiques de toutes les couleurs façon Warhol au mur). START I: neuf ans pour les négociations (durant laquelle la course aux armements nucléaire ne fut jamais aussi rapide), trois ans pour la ratification. START II: après une négociation étonnamment courte d'un an, le traité mis dix ans à être ratifié et ne fut jamais mis en application. START III: les négociations n'aboutirent pas car Bush décida de sortir unilatéralement du Traité ABM . SORT: la négociation prévoit une réduction du nombre de tête nucléaire à atteindre le jour ou le traité devient caduque. Même le plus endurci des conservateurs ratifierait celui-là. Enfin ce 5 février, NEW START, quatrième du nom, qui permet de réduire le plafond des ogives déployés au niveau effectivement en vigueur à l'heure actuelle. Autrement dit, aucun changement.
Tout cela m'a fait penser à l'image de Simone. D'un côté la pesanteur du péché, intense force d'attraction des budgets, des crédits, d'une administration, d'une industrie, d'une économie. De l'autre côté, la grâce d'une aspiration, espoir aérien d'un fragile traité qui limiterait nos ambitions de destruction. La plume contre l'acier. la grâce contre la pesanteur.
samedi 5 février 2011
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