vendredi 16 janvier 2009

Charles de Brosses - Du Culte des Dieux Fetiches - 1760

p.10 création du nom fétichisme

de Brosses pose p.16 le principe sur lequel fonctionne sa recherche : L'actuel pour éclairer le passé. Mais cette pierre angulaire de l'ouvrage, dont l'intérêt s'écroulerait totalement si elle se révèlait fausse, n'est pas etayée par plus qu'"un philosophe grec" et une citation de l'éclésiasite.

Ce qui rend pénible pour un esprit contemporain la lecture de cet ouvrage, c'est la condecendance que de Brosses a pour les sauvages et pour le fétichisme alors même que cette condescendance était absente chez Fontenelle plus d'un demi siècle auparavant dans une analyse pourtant très critique des oracles.

de Brosses commence par décrire les coutûmes d'un petit royaume de Guinée(p25) puis, (p.46), juxtapose celles existant en amérique puis celles existant dans le grand nord, soulignant la similitude de pratiques entre des peuples qui n'ont eu aucune communication.

Dans la section II (p.66) il passe aux coûtumes de l'antiquité et notamment des Egyptiens. Il s'attarde sur les origines du mythe d'Hercule qu'il associe à l'Egypte, le mythe d'Osiris, etc. Il passe en revue un certain nombre de fétiches (p.81 et suivantes), évoque la loi mosaïque qui interdit expressément le fétichisme, la présence des fétiches accompagnant les morts. Il rapproche des pratiques egyptiennes de celles de Chine, d'Inde et de Rome (p103) puis passe aux oracles. Il continue ainsi avec les pratiques des arabes (p.109), passe à l'antiquité pour examiner Babylone, les hébreux et les région attenantes (p.112) jusqu'à l'Inde. Puis il passe à la Grèce antique (p.149), à Rome (p.162), aux Gaulois et aux Germains (p.168).

Dans la section III (p.182), de Brosses résume l'idée principale de son livre, à savoir que le fétichisme est répandu dans toutes les nations non civilisées:
  • Il est encore plus naturel de penser que l'homme est ainsi fait, que laissé dans son état naturel brut et sauvage, non encore formé par aucune idée réfléchie ou par aucune imitation, il est le même pour les moeurs primitives et pour les façons de faire en Egypte comme aux Antilles, en Perse comme dans les Gaules. (p.184)
Puis il réfute l'opinion commune qui supposent que:
  • Tous les peuples ont eu les véritables idées d'une pure et intellectuelle qu'ils ont ensuite défigurées par de grossières superstitions et qu'il n'y a pas une nation sur terre qui ne s'accorde dans l'idée universelle de l'existence de Dieu" (P.189)
Il rattache sa propre théorie au déluge, dont seul la famille de l' un des trois chefs de génération survivants "conserva la connaissance du culte primordial et les saines idées de la divinité" (p.192). les deux autre retombant dans un état "d'enfance". Il résume dans une métaphore le développement des nations à celui d'un homme:
  • Qu'ainsi qu'on est en bas âge avant que d'être homme fait, elles ont leurs siècles d'enfance avant leurs siècles de raisons. (p.197)
A l'aide de sa métaphore, Il répond alors au premier volet de la proposition:
  • il est sans exemple que les esprits deviennent aveugles de clairvoyant qu'ils étaient
seuf cataclisme universelle (mais "la suite ordinaire de ce qui arrive chez un peuple instruit" est une trop grande dissertation des dogmes, qui amène à la bigoterie ou à l'athéisme).

On remarquera : on conçoive une métaphore aide à conceptualiser, mais comment une métaphore pourrait fournir une preuve rationnelle?

Il répond au second volet en admettant que "le commun des nations rend quelque cultes rendus à des êtres supérieurs à l'homme" Mais pour ajouter immédiatement il n'y a "rien dans leur façon de penser qui réponde à une idée de Dieu approchante de celle que l'on doit avoir".

Il remarque: "En raisonnant sur leur façon de penser, il faut se bien garder de leur attribuer nos idées parce qu'elles sont à présent attachées aux mêmes mots dont ils se sont servis", principe dont qu'il utilise sur l'idée contenu par le mot Dieu.

Il voit ensuite "une preuve de l'existence de Dieu" à ce que son vrai concept est l'accord unanime des hommes intelligents et des nations éclairées" ce qui est à nouveau prendre la métaphore pour source de preuve (p. 201)

Il retrace ensuite l'âme enfantine des nations (p. 203), répond à l'objection supposée "comment se peut-il qu'un culte si grossier puisse durer depuis si longtemps parmi des sauvages mêmes" à laquelle il répond qu'il faut "de ces génies supérieurs tels que dix siècles en fournissent à peine un sur toute la terre", ce qui montre qu'il n'y a pas de racisme chez lui (dans le sens de race intrinsèquement supérieure). (p.224).
La fin du livre est consacrée à la recherche d'une autre hypothèse "moins inadmissible" pour le fétichisme - que la "pure sotise du peuple" et conclue à son absence.

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